La nouvelle polémique lancée par la droite réactionnaire, le RN et LREM unis pour reprocher à un syndicat étudiant d'organiser des réunions réservées aux victimes de discriminations est consternante.
J'ai été syndicaliste étudiant ; il y a 20 ans, j'étais élu UNEF à l'UFR d'histoire de Lille 3 et membre du bureau de l'UNEF Lille. C'est à l'UNEF que j'ai véritablement découvert le militantisme syndical, que j'ai appris à rédiger un tract, à coller des affiches, à organiser une manifestation, à prendre la parole en public. J'y ai rencontré des camarades socialistes, communistes, membres de la LCR qui savaient mettre de côté leurs appartenances politiques à l'intérieur du syndicat. Avec l'UNEF, j'ai été de toutes les manifestations qui ont suivi le 21 avril 2002, de toutes les manifestations contre la guerre en Irak, de toutes les manifestations contre la réforme des retraites Fillon de 2003.
L'UNEF s'est toujours battue pour les droits des étudiants, a toujours soutenu les mobilisations syndicales interprofessionnelles, - parce que les étudiants sont de futurs travailleurs en formation - et a toujours combattu le racisme et les discriminations.
Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à ce que des victimes de discriminations se réunissent entre elles à l'intérieur de leur syndicat.
Les cris d'orfraie des réactionnaires et des fascistes qui demandent la dissolution d'un syndicat coupable d'organiser des groupes de parole pour les militants et les militantes victimes de discriminations liées à leur origine, leur religion ou leur couleur de peau sont stupéfiants et disent le naufrage intellectuel des Républicains et de LREM. La dérive droitière de LREM conduit désormais Jean-Michel Blanquer à se retrouver sur la même ligne politique que Bruno Bilde...
Le gouvernement ferait mieux de s'attaquer à la précarité étudiante et au logement étudiant... Cette polémique navrante aurait-elle pour but de cacher leur inaction ?