Le candidat du PCF à l’Elysée a annoncé s’être récemment entretenu avec Emmanuel Macron lors d’un tête-à-tête centré sur la question du pouvoir d’achat
Les faits - Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, entame à partir de mercredi dans le Puy-de-Dôme une série de six rendez-vous participatifs en France dans le cadre de sa campagne pour l’élection présidentielle 2022.
Fabien Roussel y croit toujours. Scotché à moins de 3 % des intentions de vote depuis sa désignation en mai par le parti qu’il dirige, le candidat communiste à la présidentielle cultive plus que jamais sa différence dans le bal des prétendants à gauche, où le décor est désormais mieux planté depuis la déclaration de candidature de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo et la victoire de Yannick Jadot à la primaire écologiste. L’occasion pour le député du Nord, qui n’hésite pas à mettre sa gouaille à contribution, de se démarquer de ses concurrents sur la question sociale, en pleine flambée des prix de l’énergie.
Fabien Roussel a ainsi révélé lundi lors d’un point presse avoir « longuement » échangé avec Emmanuel Macron la semaine dernière lors d’un entretien informel de plus d’une heure, avant les annonces jeudi de Jean Castex sur le blocage des prix du gaz et de l’électricité. « J’ai tout de suite engagé la discussion sur la baisse du pouvoir d’achat [...] J’ai tenu à lui dire lors de cet échange qu’il ne fallait pas attendre 2022 pour agir [...] et pour baisser tout de suite les factures », a déclaré le chef de file du PCF.
« Oursins dans les poches ». Un « tête-à-tête » à l’initiative d’Emmanuel Macron selon Fabien Roussel, d’après lequel le président de la République lui a fait savoir que ses propositions coûtaient « cher ». « Je lui ai répondu qu’on ne peut pas, d’un côté, répondre aux questions de pouvoir d’achat des Français et, de l’autre côté, faire des économies sur leur dos. Qu’il fallait de la justice sociale et que, oui, ça coûte cher. Donc il faudra sortir les billets. Je regrette que le président de la République ait des oursins dans les poches », a-t-il résumé.
Déçu du blocage des prix du gaz finalement décidé par le gouvernement, Fabien Roussel a également défendu la nécessité d’« investir dans la production d’énergie nucléaire » pour mieux reprocher à la concurrence à gauche de vouloir taper dans les portefeuilles. « Se priver du nucléaire comme le proposent d’autres candidats, est une folie qui va coûter cher aux Français. Quand je vois la facture de gaz et d’électricité qui augmente, avec eux cette facture va continuer à augmenter », a taclé le communiste.
Le champion des écologistes Yannick Jadot a ainsi eu droit à un son petit message de bienvenue dans la campagne du premier tour de la présidentielle. Sa première interview au Journal du dimanche n’est pas passée inaperçue. « La première mesure qu’il met en place, c’est de libérer les poulets ! Mais moi, la première mesure que je mets en place, c’est d’augmenter les retraites et les salaires. Je libérerai les poulets aussi [...] mais, enfin, la première mesure que je prendrai, ce sera de m’attaquer à cette question sociale », s’est amusé Fabien Roussel. Avant d’ajouter : « Je souhaite être le candidat qui va porter les espoirs du peuple. J’en viens, j’y vis, contrairement à tous les autres. » La bagarre s’annonce rude à gauche.
Raphaël Proust
Source : L'Opinion
Mardi 05 Octobre 2021
Présidentielle: le communiste Fabien Roussel joue à fond la carte sociale
Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, entame à partir de mercredi dans le Puy-de-Dôme une série de six rendez-vous participatifs en France dans le cadre de sa campagne pou...