Commencer sa plaidoierie en expliquant en préalable quelle est « la vérité » augure évidemment mal d’un texte où la mauvaise foi cotoie une méconnaissance grave des conditions de vie des français. Pour la ministre, payer quatre euros par mois au titre de l’effort national n’est pas « une charge pour la famille ». Il est sûr qu’au regard des émoluements que touche Mme Bachelot, les quatre euros en question doivent lui paraître dérisoires.
Pourtant, dans le monde réel, la situation est toute autre. Toutes les familles qui peinent à joindre les deux bouts devront décider, par exemple, cinq jours par mois de se priver de l’achat d’une baguette. Mais peut-être que Mme bachelot ignore qu’une baguette coute 0,8€.
A force de ne voir que la bouteille à moitié pleine, il est plus que temps que la droite regarde aussi du côté de ceux qui ne participent pas à l’effort national, à savoir les stock options ou les marchés financiers qui échappent à toutes cotisations.
De toute évidence, on ne peut pas d’un côté, accorder 15 milliards d’euros d’offrandes fiscales aux plus riches, et de l’autre, s’étonner que la grogne monte à la proposition, qu’une fois de plus, les malades soient taxés au titre de la solidarité nationale.
La mobilisation de samedi dernier, sur les franchises, a apporté une démonstration de la colère et de la détermination des organisations syndicales, des familles et des forces politiques. Peut-être que cela contribuera à ramener Mme Bachelot dans le monde réel.