Nicolas Sarkozy, de son côté s’expose à de vives critiques de l’opinion en prêtant de l’argent public aux deux grands constructeurs français sans exiger de véritables contreparties en matière d’emploi, de salaires et de formation. Renault et PSA ont ainsi empoché 6 milliards d’euros et maintenu les 4 450 suppressions d’emplois prévues par l’un et les 3 350 décidées par l’autre en France. « Il pleut toujours où c’est mouillé », dit-on, mais le beau temps c’est pour quand ?
Face à cette déferlante de licenciements, Marie-George Buffet propose un projet de loi interdisant les licenciements dans les entreprises qui distribuent des dividendes. Quelle que soit l’entreprise, qu’elle soit généreuse ou pas avec ses actionnaires, le PCF, dans son programme, et la CGT, de son côté, demandent que, dans les plans sociaux, les institutions représentatives du personnel bénéficient d’un droit suspensif des licenciements, afin d’étudier toutes les alternatives et puissent mettre les actionnaires, les dirigeants et les pouvoirs publics face à leurs responsabilités.
La conquête de nouveaux pouvoirs pour les salariés est décisive pour empêcher les mauvais coups qui le plus souvent accompagnent les restructurations et qui ne se limitent pas aux plans sociaux. La plus grande part des suppressions de postes dans les entreprises échappe au droit actuel de consultation des élus du personnel et relève du seul privilège de gestion du patronat. En mars 2009, les inscriptions à Pôle emploi en raison d’un licenciement économique représentaient 4 % des entrées, celles pour une fin de CDD 24,7 %, celles pour fin de mission d’intérim 9,2 %. En l’espace d’un an l’emploi intérimaire a perdu près de 100 000 postes.
Il faut dresser des barrages sur toutes les voies qui conduisent au chômage et s’attaquer à la cause essentielle de cet acharnement contre l’emploi : la croissance financière des capitaux, l’argent pour l’argent. Cela suppose donc que les salariés et les populations puissent disposer d’un pouvoir de contrôle et de décision au sein des réseaux de l’argent dans et hors des entreprises, notamment dans les institutions financières et les banques afin d’orienter les ressources tout autrement. Avec l’ambition, à terme, d’éradiquer le chômage.