Dérapages, d'abord, à l'extérieur, sur les routes verglacées, sans que cela n'ait eu l'air d'émouvoir le premier adjoint, Eugène Binaisse. Bottant en touche sur une question préliminaire du FN à ce sujet, Eugène Binaisse a promis de revenir sur l'absence incroyable d'un véritable plan de salage en fin de séance et n'y est finalement jamais revenu.
Dans le chemin de la Buisse, pour ne prendre qu'un exemple, les automobilistes ont circulé toute la journée de jeudi sur une véritable patinoire. Des conditions de circulation épouvantablement dangereuses...
Dans les salons d'honneur de l'Hôtel de ville, ce n'était guère mieux. Après avoir passé plus d'une heure à désigner les membres de la commission d'appel d'offres, de la commission pour les délégations de service public, de la commission de règlementation des taxis, de la commission des foires et ducasses et du groupe de travail sur la publicité, c'est seulement aux alentours de 20h15 que les débats ont véritablement commencé.
On s'ennuyait ferme dans l'assistance. Heureusement, le Front National nous a offert un grand moment de rigolade avec une intervention involontairement drôle d'un conseiller municipal FN intervenant sur la constitution du groupe de travail sur la publicité. Fustigeant la pollution visuelle occasionnée par les nombreuses publicités, dénonçant les panneaux publicitaires lumineux installés près d'Auchan, le conseiller municipal frontiste s'est bien gardé de parler des affiches sauvages du FN placardées sous les ponts et sur les postes électriques qui salissent pour le coup réellement la ville.
Fatigué, Eugène Binaisse n'a pas songé à répliquer au FN. Le premier adjoint a même multiplié les erreurs et les imprécisions permettant au FN de marquer des points.
Interrogé sur l'existence de logements appartenant à la ville et loués à des prix dérisoires à d'anciens proches de Gérard Dalongeville, Eugène Binaisse a étalé son impuissance : "Nous connaissons ce dossier. Mais nous ne pouvons pas mettre cette dame à la porte, il y a un bail de six ans !". Incroyable alors qu'il s'agit d'une personne bénéficiant d'un loyer de complaisance de 300 € pour un appartement de standing en plein centre ville dont le loyer réel est estimé par les domaines à 1 000 € ! Un différentiel de 700 € payé par les contribuables d'Hénin-Beaumont les plus modestes.
Décidément, on en apprend chaque jour un peu plus sur les turpitudes du parrain Dalongeville, dont le clientélisme et les méthodes de voyous ont ruiné notre ville sans que les services financiers et le Trésorier Payeur ne s'avisent de réagir.
C'était une erreur de donner quitus à la société Artois Développement pour un montant de plusieurs milliers d'euros pour la fin des travaux de la Maison de Quartier Thorez alors que les abords de la Maison de Quartier n'ont pas été aménagés, contrairement aux plans initiaux et pire, qu'ils ont subi des dégradations durant les travaux.
C'était une erreur de voter des subventions aux écoles privées. L'année dernière, j'étais intervenu en conseil sur ce dossier et je m'étais abstenu. Lorsqu'on est de gauche, on se bat pour un grand service public unifié et laïque d'Education Nationale et on ne vote pas de subventions aux écoles privées. Le 27 octobre 2008, Daniel Duquenne, alors conseiller municipal d'opposition, était intervenu dans le même sens que moi et s'était abstenu avec moi.
Un an plus tard, l'adjointe aux affaires scolaires de Daniel Duquenne, Rose-Marie Slaviero, connue pour son engagement à droite et ses rapports amicaux avec le FN fait passer comme une lettre à la poste une subvention aux écoles privées votée à l'unanimité par les élus de l'Alliance Républicaine et le Front National. Honteux !
C'était encore une erreur de proposer l'amputation des primes IEM (Indemnité d’Exercice des Missions) et IAT (Indemnité Administrative et Technique) des agents municipaux et le Front National ne s'est pas gêné pour prendre la défense du personnel municipal que Steeve Briois méprise habituellement.
Plus qu'une erreur, c'est une nouvelle faute politique d'une majorité municipale clairement anti-sociale qui n'a pas compris que l'absentéisme et les arrêts maladies n'étaient que les conséquences d'une gestion défaillante des ressources humaines, mais quoi d'étonnant quand l'équipe Duquenne choisit de garder le DRH de Gérard Dalongeville, M. De Clercq, qui a signé toutes les embauches de campagne et toutes les lettres de fin de contrat qui ont suivi sans jamais faire valoir son droit de retrait de fonctionnaire territorial ?
Le moment le plus émouvant du Conseil Municipal aura été le vote d'une délibération liquidant la régie municipale des Pompes Funèbres, dont le déficit atteint plus de 600 000 €.
Gérard Dalongeville et ses complices Chopin et Chruszez portent une responsabilité écrasante dans ce dossier, mais le manque de combativité de l'Alliance Républicaine est tout aussi consternant. Il est clair que d'autres solutions étaient possibles.
Une fois de plus, le FN s'engouffrera dans la brêche laissée grande ouverte par la municipalité choisissant de ne pas prendre part au vote pour ne pas cautionner la liquidation des Pompes Funèbres municipales. Au passage, Laurent Brice, dans une intervention confondante de mauvaise foi, se permettra de nous attaquer Pierre Ferrari et moi-même en nous imputant la responsabilité de la liquidation des Pompes Funèbres municipales.
Chopin et Chruszez, qui s'occupaient des Pompes Funèbres avec le succès que l'on sait doivent bien rigoler s'ils ont lu ça dans le journal...
Malgré une intervention poignante de Jean-Marc Bureau, qui a choisi de s'abstenir, rejoint par Jean-Michel Gigney et deux autres conseillers municipaux de la majorité, le reste de l'Alliance Républicaine a voté la liquidation de la Régie Municipale des Pompes Funèbres. Les agents des Pompes Funèbres et leur famille se sont alors levés dans le silence et, très dignes, ont quitté la salle du conseil non sans qu'un spectateur ne lance en direction de la majorité "C'est honteux ! Vous êtes une bande de lâches et de bras cassés, démissionnez !".
Buvant le calice jusqu'à la lie, la majorité municipale a fini la séance en votant une motion du FN sur la création de jardins ouvriers malgré l'intervention pertinente de Jean-Marc Bureau proposant que ce soient les conseils de quartier qui gèrent dans chaque quartier les jardins ouvriers. Au lieu de reporter l'examen de la motion du FN et de proposer eux-mêmes une motion enrichie, la majorité municipale a voté en l'état la motion du Front National.
Connivence, quand tu nous tiens...
A la sortie du Conseil Municipal, on ne pouvait que faire le constat amer que ces multiples dérapages conduisent la municipalité tout droit à la sortie de route. Désolant...