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Le blog de David Noël, militant communiste, syndicaliste et défenseur des droits de l'homme du Pas-de-Calais

Le blog de David Noël, militant communiste, syndicaliste et défenseur des droits de l'homme du Pas-de-Calais

Ce blog politique est animé par David Noël, militant communiste, syndicaliste enseignant, défenseur des droits de l'homme et ancien adjoint au maire, conseiller communautaire et conseiller municipal PCF d'Hénin-Beaumont.


Dans les méandres de l'affaire Dalongeville (11) : Bienvenue dans le monde des prestations virtuelles !

Publié par David NOËL sur 21 Mai 2011, 09:30am

Catégories : #L'affaire Dalongeville

Espace-Mitterrand.jpgAprès les dossiers sécuritaires, immobiliers et les relations avec les sociétés de Jean-Marc Bouche, c'est le contour des troubles rapports entretenus avec G2M, la société éditrice du Journal du pays, que Gérard Dalongeville a à éclaircir, en ce début de soirée du 8 mai 2009, au terme d'une harassante journée de garde à vue.

PAR PASCAL WALLART
henin@info-artois.fr

Le Journal du pays, Gérard Dalongeville ne le dissimule pas, « c'était pour (moi) un moyen de propagande ». La fin justifiant les moyens, pour maintenir ce titre propagandiste à flots, tous les expédients étaient bons, y compris celui de passer là aussi outre la règle des marchés publics : « Je n'ai pas suivi la commande publique, confesse sans ambages le maire. Ce qui m'intéressait c'était le contenu des encarts et la diffusion de ce journal gratuit. » Une franchise qui a le don d'irriter le capitaine de police menant l'interrogatoire. « D'après vos dires, les conditions de passation des marchés publics et leur déroulement ne sont pas votre souci principal, fait à tout le moins surprenant en votre qualité de premier magistrat... », s'interroge légitimement l'officier. « Je déléguais ! », assène alors laconiquement Gérard Dalongeville. Quant aux questions sur les procédures liant G2M, la société Camargue SARL gérée par la fille de M. Mollet (« mais c'est son père Guy qui, dans les faits prenait toutes les décisions » explique le maire), ou l'imprimeur belge SEQUOIA (pour lequel la Ville a mis en oeuvre une fausse procédure de marché public afin de régler au prestataire belge les dettes contractées par G2M), à chaque fois la réponse est la même, M. Dalongeville renvoyant vers son ex-premier adjoint, Claude Chopin (« C'est lui qui a du suivre l'intégralité de la procédure ! »). Même défense en ce qui concerne les relations semblables entretenues avec une autre imprimerie, DIPI. Et lorsque l'officier de police signifie au maire qu'il risque sur ce dossier des poursuites pénales sur les chefs de faux et usage de faux, détournements de fonds publics et octroi d'un avantage injustifié par un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d'accès et l'égalité des candidatures dans les marchés publics, Gérard Dalongeville se contente de répondre : « J'en prends acte, je déplore que ces opérations aient pu se dérouler. »

Il est alors 20 h 30 et l'audition prend fin. Le maire d'Hénin-Beaumont, épuisé par cette journée d'audition, pense alors pouvoir bénéficier d'un peu de repos... Sauf que, sur le coup de 21 heures, surprise, voila que l'interrogatoire reprend. Cette fois-ci, les questions ont trait à une entreprise de sonorisation travaillant régulièrement avec la Ville. Avec, pour commencer, une présumée fausse facture datée de septembre 2008.

Celle-ci, d'un montant de 44 716,06 € rémunère la vérification du système de diffusion de l'Espace Mitterrand à la suite de l'incendie qui avait touché le gymnase. Sauf que le directeur des services financiers de la Ville avait en son temps alerté le maire que ce bon de commande portant sa signature, était un faux grossier. L'actuel DGS de la Ville confirmera aux enquêteurs que la prestation n'a jamais eu lieu. Ce qui n'a pas empêché le maire de demander la régularisation de cette facture. Idem pour une autre de 14 285,01 € relative à la vérification et la réparation du système de diffusion sonore des trois salles de cinéma de l'Espace Lumière sur lesquelles le maire, à la place du chef de service, a inscrit manuellement les mentions « service fait » et « bon à payer » alors que la prestation n'a jamais existé. « Là encore pour un document faux, vous intervenez directement en votre qualité de maire alors que vous n'auriez pas dû logiquement le faire ! » commente l'officier de police. Et lorsque l'enquêteur brandit une énième facture fictive de 14 000 € pour la pseudo-réparation du système de la sono de la salle des fêtes, le maire baisse les bras mais n'en botte pas moins en touche : « Je me rends compte que par ce biais je suis l'auteur d'un détournement de fonds publics au préjudice de la mairie mais je n'étais pas avisé de la non réalisation des prestations. Donc, je ne m'estime pas coupable. »

À suivre


Source : La Voix du Nord
Jeudi 19 mai 2011

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