En juillet 1944, un militaire de l’Armée rouge mourait sous les balles allemandes à Arras. Une délégation du Parti communiste ukrainien lui a rendu hommage dimanche.
Quelle est la connexion entre le PC d’Hénin-Beaumont et celui d’Ukraine ? Outre leur appartenance à l’Internationale communiste, les deux partis ont un héros en commun : Vasyl Poryk, lieutenant de l’Armée rouge, capturé par les Allemands et conduit en 1942 dans le Pas-de-Calais pour travailler dans les mines de charbon. Entré en résistance, il fut emprisonné et fusillé à la citadelle d’Arras. Le militaire ukrainien a été inhumé à Hénin-Liétard (il fut un temps hébergé dans une famille de Beaumont). Un monument est érigé en sa mémoire au cimetière Centre. Une délégation du parti communiste ukrainien, de passage en France, s’y est rendue dimanche après-midi.
Le rôle de l’OTAN dénoncé
Toutefois, c’est davantage pour évoquer un présent douloureux qu’un passé héroïque que Ievgueni Tsarkhov, premier secrétaire du PC ukrainien pour la région d’Odessa (150 000 adhérents revendiqués) et Natalia Touroukhina, élue du conseil régional, ont témoigné devant la presse. « Il y a un an, nous ne pouvions croire qu’il pouvait y avoir la guerre », déplore le premier.
Le conflit qui touche le Donbass, à l’est du pays, a fait plus de 4000 morts. « Je suis sûr qu’on peut multiplier les chiffres par deux. » Odessa se situe au sud-ouest du pays mais cette ville n’est pas épargnée par les troubles.
Son analyse du conflit détonne dans le flot habituel des commentaires. Lui y voit la conséquence d’un nationalisme agressif, développé par des partis extrémistes sous la bienveillance de la « bourgeoisie ». « Ils ont amené un conflit inextricable qui n’a aucun fondement réel. »
Si les habitants de l’est, majoritairement russophones ont pris les armes, c’est parce que leurs droits n’étaient pas garantis, la langue russe interdite. « La Russie ne pouvait pas ne pas en tenir compte. », justifie le responsable communiste qui décrit une Ukraine où les médias, aux mains des oligarques, orienteraient l’information, où les ministres étrangers seraient imposés par le Département d’État américain.
« L’occident veut l’Ukraine pour installer les bases de l’OTAN. Si la Russie laisse faire, il y aura le même scénario sur son territoire. Nous voulons une solution de paix, nous refusons l’escalade de l’OTAN qui provoque Poutine. »
Légende photo : Ievgueni Tsarkhov, Natalia Touroukhina et leur interprète (à gauche).
Source : La Voix du Nord
Mardi 27 janvier 2015