Justice : La ville vit au rythme des soubresauts de l'affaire Dalongeville
Son ombre plane toujours sur la ville. Près de 20 mois après la chute de Gérard Dalongeville, l'ancien maire mis en examen pour détournement de fonds publics, l'abcès n'est toujours pas crevé à Hénin-Beaumont. Lundi, son retour en prison après un premier séjour de sept mois derrière les barreaux avait un petit goût de « retour vers le futur ». En avril 2009, Dalongeville, ex-PS, avait, en effet, lourdement chuté de son piédestal de la mairie.
La gauche se déchire
Pour le maire actuel, Eugène Binaisse, pour « dissiper le malaise, il faudra que la justice passe » avec le procès, attendu à l'automne. « On a trop parlé de cette affaire et Dalongeville est toujours présumé innocent », rappelle Jean-Pierre Moquet, le trésorier d'Hénnium, une association locale. Dans l'ex-cité minière, l'ancien maire est toujours une figure centrale. « Personne ne reste insensible à son sort », nuance Eugène Binaisse.
Mais il n'y a pas que Gérard Dalongeville qui divise. La majorité municipale (Alliance républicaine) peine à s'imposer. En plus de l'opposition FN, elle s'attire aussi les foudres d'une partie de la gauche locale. « Mon regret, c'est que l'Alliance républicaine a trahi ses électeurs en se rapprochant des proches de l'ancien maire », tacle David Noël (PC). Il pointe le rôle de la fédération socialiste du Pas-de-Calais, « un système qui mêle clientélisme et affairisme ». La « fédé » va d'ailleurs être attaquée en justice par Pierre Ferrari, ancien candidat à la mairie (PS). Il estime qu'on l'empêche de recréer une section à Hénin. « C'est le malaise du système socialiste, il est temps de récurer les écuries », jubile Steeve Briois (FN). Catherine Génisson, présidente de cette « fédé » la défend, mais confirme qu'il y a « beaucoup d'histoires à Hénin ».
Gabriel Thierry
Source : 20 Minutes Lille
Jeudi 09 décembre 2010