Le projet de loi sur le médicament présenté mercredi matin en Conseil des ministres n'engagera pas, comme l'avait annoncé Xavier Bertrand, une « réforme radicale ». Derrière les effets d'annonce et quelques avancées trop timides, le cœur du système, sa logique, privilégiant des intérêts privés à l'intérêt général, sont maintenus. Les mêmes causes produiront les mêmes effets, la nouvelle Agence nationale de sécurité du médicament se retrouvera donc dans une situation comparable a celle de l'Afssaps. Les mesures présentées par le Ministre de la Santé ne seront aucunement susceptibles d'éviter une autre catastrophe après le drame provoqué par l'affaire du Médiator.
Ce projet de loi est un rendez-vous manqué. A la thérapie de choc contre la domination de l'industrie pharmaceutique sur les autorités publiques, le Gouvernement préfère poser quelques pansements en comptant sur un hypothétique effet placebo.Agir réellement pour qu'il n'y ait pas demain de nouveau Médiator, c'est accepter une réforme de fond en comble du système en instaurant une frontière claire et infranchissable entre la politique industrielle et la politique publique du médicament dans les domaines de la recherche, de la production et de la distribution. Comment ? Par la création d'un pôle public du médicament indépendant de la sphère financière. le débat parlementaire de septembre doit permettre une véritable confrontation projet contre projet et non simplement une "amélioration" d'un projet de loi qui ne propose pas une véritable rupture avec les logiques actuelles.
Olivier Dartigolles,
Porte-parole du PCF