Vendredi soir, le conseil municipal se réunissait pour désigner une liste de neuf délégués suppléants aux élections sénatoriales du 25 septembre prochain. Hénin-Beaumont comptant plus de 9 000 habitants, tous les conseillers municipaux étaient grands électeurs de droit.
Au nom du Parti Communiste, j'avais donc écrit au maire, Eugène Binaisse en invoquant le nécessaire respect du pluralisme politique et de la diversité des opinions pour lui demander, en geste d'ouverture et de bonne volonté, de figurer sur la liste des suppléants.
Eugène Binaisse, que j'ai croisé quelques jours plus tard, m'a assuré qu'il y était personnellement favorable et que ma demande serait évoquée en bureau municipal. L'équipe majoritaire n'avait rien à perdre en faisant ce geste d'ouverture qu'elle aurait d'ailleurs pu étendre aux Verts ou au MoDem.
Surprise, donc, vendredi soir, en arrivant en mairie d'Hénin-Beaumont et en découvrant que la liste des suppléants est composée exclusivement de membres de l'AR dont Yvelise Dufresnes, Pascal Macq et Daniel Duquenne. Les membres de l'Alliance Républicaine favorables à un geste d'apaisement auraient apparemment été mis en minorité par ceux, chez eux, qui se refusent majoritairement à toute ouverture envers les autres partis républicains.
Une déception de plus et une occasion manquée. L'Alliance Républicaine a été portée au pouvoir en 2009 à la faveur d'un front républicain avec des partenaires qu'elle venait de trahir en refusant toute fusion de liste malgré les accords qui avaient été pris à la fois avec la liste du Nouvel Elan, la liste Darchicourt, la liste des Verts et la liste de l'UMP... Rejetant les accusations de sectarisme, l'Alliance Républicaine a toujours affirmé que seule une liste homogène pouvait battre le FN, mais qu'une fois au pouvoir, elle souhaitait rassembler.
Le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'est pas encore parvenue à le faire... Seule organisation politique présente au conseil municipal, l'Alliance Républicaine a pourtant eu de nombreuses occasions de faire des gestes d'ouverture. Nous lui avons demandé de pouvoir travailler ensemble dans un comité de coordination des partis républicains. Aucune réponse. Nous lui avons demandé de nous associer dans une commission extra-municipale pour le redressement de la ville. Aucune réponse. Nous lui avons demandé, dès septembre 2009, de constituer un groupe de travail sur le projet de tramway associant tous les partis républicains. Aucune réponse. La commission qui a vu le jour plusieurs mois après était par contre ouverte au FN, en vertu du fait qu'ils siègent au conseil municipal, mais fermée au PCF qui a pourtant appelé à voter pour l'AR au second tour des élections de 2009... Aucune réponse à notre demande de disposer d'un espace d'expression dans le bulletin municipal. Nous ne contestons pourtant pas le fait que l'AR respecte strictement les droits de l'opposition Front national, ce que nous lui demandons, c'est qu'en plus de respecter strictement les droits de l'opposition, elle accorde un minimum de place aux forces politiques non représentées au conseil municipal. Rien ne lui interdisait... L'AR a boycotté le lancement de notre charte internet, signée par la quasi totalité des webmasters héninois soucieux de faire la paix. Quelques mois plus tard, nouvelle absence de l'Alliance Républicaine à la réunion d'un collectif antifasciste à l'occasion des élections régionales de 2010 à l'exception du Vert Jean-Marc Bureau, désavoué le lendemain sur le blog de l'AR. Point d'Alliance Républicaine non plus à la réunion qui a eu lieu il y a quelques jours, au siège de la LDH, pour tenter de pacifier les relations entre partis républicains et de travailler à des initiatives communes qui auraient pu ébaucher un futur rassemblement. Et donc, aucun geste d'ouverture, vendredi soir, à l'occasion de la désignation de délégués suppléants aux sénatoriales.
Si Eugène Binaisse est assurément de bonne volonté, s'il y a à l'Alliance Républicaine des républicains lucides, ouverts et désireux de travailler avec les autres partis politiques, dont le PCF, ils sont pour l'instant minoritaires et ce sont les gens fermés à toute idée de rassemblement qui mènent la danse. Le PCF n'est pas prêt à laisser cette ville passer au Front national à cause du sectarisme de quelques uns, qui persistent à entretenir les divisions. De notre côté, la main reste donc tendue à tous les républicains, y-compris les minoritaires unitaires de l'Alliance Républicaine, qui nous sommes nombreux à l'espérer, finiront bien par devenir majoritaires.
Une déception de plus et une occasion manquée
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