Le Parti communiste français a 100 ans. Il y a un siècle, dans la salle du Manège, le Congrès de Tours du Parti socialiste unifié SFIO s'achevait et donnait la majorité à la motion d'adhésion sans réserve à la IIIe Internationale, signée par Marcel Cachin et Ludovic-Oscar Frossard (et essentiellement rédigée par Fernand Loriot et Boris Souvarine).
En un siècle, le Parti communiste a eu des heures sombres, qu'il faut regarder avec lucidité, mais il a aussi eu des heures de gloire qui ont participé à faire la France telle qu'elle est aujourd'hui.
Le PCF a cent ans et son histoire se poursuit.
J'ai rejoint le PCF il y a seize ans maintenant, après avoir rencontré la regrettée Marie-Serge Opigez dans son bureau, au siège de la Fédération communiste du Pas-de-Calais, à Lens, en décembre 2004. A l'époque, le PCF avait trois élus dans la majorité conduite par Gérard Dalongeville : Jean-Bernard Deshayes était adjoint aux sports, Guy Creuze adjoint de quartier et Marie-Serge Opigez conseillère municipale déléguée au logement. Secrétaire fédérale en charge du secteur entreprises et également chargée de la formation des élus au CIDEFE, Marie-Serge Opigez s'apprêtait à démissionner du conseil municipal pour marquer son opposition à Gérard Dalongeville.
Mon parcours politique lui doit beaucoup. J'ai créé mon blog en mars 2005, au moment de la campagne contre le Traité consitutionnel européen et Marie-Serge Opigez a tout de suite vu en moi son futur successeur. C'est grâce à elle que je suis devenu le secrétaire de la section héninoise du Parti communiste, intégrant dans la foulée le Comité fédéral, puis trois ans plus tard, quand Hervé Poly a succédé à Jean-Claude Danglot, le Bureau fédéral.
Comme secrétaire de section pendant douze ans, de 2006 à 2018, je n'ai pas pu empêcher l'érosion de nos effectifs, mais le Parti communiste vit toujours à Hénin-Beaumont et je suis très fier du travail que fait aujourd'hui Gianni Ranieri aux côtés de mon père et de mes camarades.
Comme adjoint au maire à la culture, de 2008 à 2009, puis comme conseiller municipal d'opposition, de 2014 à 2020, j'ai essayé d'être digne de l'héritage de René Froissart, de Nestor Calonne, d'Anicet Copin ou de Marie-Serge Opigez. J'espère avoir réussi...
Mon retrait de délégation par Gérard Dalongeville en 2009, venant sanctionner des mois d'opposition et de dénonciation d'une gestion calamiteuse et mensongère, les nombreux procès intentés par le RN à la suite de mes articles de blogs ou de mes discours au conseil municipal, mes victoires au Tribunal administratif me laissent penser que c'est le cas...
Les campagnes municipales auxquelles j'ai participé, en 2008, 2009 et 2014, ont été des moments de tension. L'affaiblissement structurel du Parti communiste, l'érosion de nos effectifs militants et le poids du FN/RN dans notre ville rendaient nécessaires des alliances avec d'autres forces de gauche qui ont parfois été perçues comme des trahisons. Elles m'ont valu des inimitiés durables et des procès en opportunisme, mais celles et ceux qui me connaissent savent que je n'ai jamais été guidé par l'ambition personnelle ; elles m'ont aussi permis de rencontrer des personnes de grande valeur et de forger des amitiés précieuses. Je ne crois pas avoir jamais abandonné mes valeurs et je crois être toujours resté le même militant de la gauche antilibérale et antiraciste.
Je n'ai plus de responsabilité au Parti communiste. Mon blog, par contre, a fêté ses quinze ans et continuera...
Mon expérience politique au Parti communiste m'a permis d'acquérir des capacités de travail que je mets aujourd'hui en application à la CGT Educ'action, à l'Union locale CGT Lens-Hénin et à l'Union départementale CGT 62. Il se peut, qu'un jour, je retrouve des responsabilités au PCF. Le PCF est devenu ma seconde famille et mon attachement à mon parti restera indéfectible. J'y ai rencontré des camarades formidables.
Mon engagement politique et syndical m'a finalement conduit à reprendre des études, à passer un Master 2, à m'inscrire en thèse de doctorat afin d'apporter ma modeste contribution aux recherches historiques sur le communisme. C'est en apportant sa pierre à l'édifice que l'on fait avancer la recherche et la connaissance en histoire, et c'est ce que j'essaie de faire depuis maintenant quelques années...
Si c'était à refaire, referais-je le choix de Tours ? Referais-je le même choix qu'en décembre 2004, lorsque j'ai franchi le cap de l'adhésion en allant rencontrer Marie-Serge Opigez à la fédération à Lens ? Absolument. Sans le moindre doute. Le PCF a cent ans et il a encore des choses à dire, j'en suis intimement convaincu. Son rôle reste essentiel pour faire advenir une société plus juste, débarrassée de l'exploitation. Les travailleurs ont besoin d'un Parti communiste pour les défendre. Plus que jamais, vive le PCF !