Devant la fédération des élus socialistes et républicains, le Premier ministre a défendu aujourd'hui une nouvelle fois la réforme extrêmement contestée des collectivités territoriales qui vise à renforcer la logique austéritaire dont il se fait le porte-parole et à porter un coup sévère à la démocratie locale et à l'intervention citoyenne. Il est inadmissible, alors que le débat s'est déjà déroulé sous un feu autoritaire, que le Premier ministre essaye de le clore avant l'heure en déclarant pour éteindre la contestation : « Pensez-vous qu’il soit possible de faire mieux que le compromis trouvé à l’issue de la première lecture ? Sincèrement j’en doute».
Poussant plus loin, le Premier ministre a de nouveau pour cible les collectivités locales en exigeant d'elles de "maîtriser les dépenses de gestion". On le comprend : il a déclaré hier devant un MEDEF gavé de dividendes que notre peuple avait vécu "depuis quarante ans au-dessus de ses moyens". Ainsi, il demande aux collectivités d'appliquer la politique austéritaire qui a été critiquée au sein même du gouvernement et qui ne rassemble pas de majorité dans le pays. Cette injonction de l'Etat, concoctée au plan européen est inacceptable : elle va priver les hommes et les femmes de notre pays de services dont ils ont besoin, à l'heure où le déferlement de la crise se fait plus violent encore.
Nous appelons les élus et populations à résister, à faire vivre les projets qui sont nés du débat démocratique et à refuser d'organiser l'impuissance de l'action publique. A tous les niveaux, nous appelons à refuser la mise en oeuvre de cette politique libérale et à faire grandir des solutions de gauche, seules capables de nous permettre de vivre mieux. A tous les niveaux, nous appelons pour cela à un nouvel élan démocratique.
Pierre Dharréville,
responsable au PCF de la commission « Démocratie »