Comme toutes les religions, l'islam doit pouvoir être caricaturé. Rabelais a écrit quelques unes des pages les plus jouissives de la littérature française en caricaturant les théologiens paillards de la Sorbonne et leur enseignement ridicule : c'était en 1535 !
Comment comprendre qu'en 2006, une poignée de dessins inoffensifs puissent agiter la Syrie, l'Egypte et l'Iran, provoquer des manifestations de rue et des violences à l'encontre des occidentaux ?
Nous devons dénoncer avec vigueur le fanatisme et l'intolérance, d'où qu'ils viennent. C'est à la liberté d'expression que les intégristes religieux s'en prennent ; à cet égard, il n'est pas étonnant de voir le Vatican, les catholiques intégristes et l'UOIF critiquer d'une seule voix la parution de ces caricatures dans les différents journaux qui ont fait le choix de les publier.
Pour autant, si la liberté d'expression doit être défendue, les militants communistes et avec eux tous les progressistes ne peuvent être dupes. Il y a dans cette offensive pour la liberté d'expression d'intolérables relents d'islamophobie.
Les associations ultra-libérales et atlantistes qui étaient favorables à la guerre contre l'Irak et qui ne rêvent que de bombarder Téhéran croient au choc des civilisations. Leur combat pour la liberté d'expression est un combat contre l'Islam, contre l'ONU et la sécurité collective, pour les guerres de l'OTAN et l'impérialisme des Etats-Unis.
Dans toute une frange de la droite néoconservatrice, de l'UMP au MPF en passant par des associations comme Liberté Chérie ou des journaux comme Valeurs Actuelles, c'est en réalité la poursuite du combat mené en 2003 pour engager la France dans une croisade impérialiste qui se joue.
Les militants communistes et progressistes continueront à défendre la liberté d'expression et le droit à la satire, sans sombrer dans les amalgames où voudraient nous entraîner les tenants du choc des civilisations.