"Je ne vois pas en quoi il est ahurissant de vouloir faire porter les valeurs de son parti, son programme à l'élection présidentielle. [...] A droite comme au PS, on ne s'embarrasse pas avec de tels préjugés. Au contraire, ils valorisent leur formation politique, organisent des campagnes d'adhésion et ça ne fait pas fuir les électeurs", écrit fort justement Jean-Claude Danglot.
Alors que la décision de présenter ou pas Marie-George Buffet à l'élection présidentielle de 2007 n'interviendra pas avant la mi-novembre, l'intervention de notre premier secrétaire fédéral a le mérite de remettre les choses en perspective.
Oui, par le passé, le Parti Communiste, au pouvoir avec le Parti Socialiste et les Verts a déçu. Beaucoup de militants ont quitté le parti sur la pointe des pieds et militent désormais prioritairement dans leur syndicat ou dans une association.
Les partis politiques n'ont pas toujours bonne presse. Mais rejeter les partis politiques, n'est-ce pas faire le jeu des capitalistes qui rêvent d'imposer la mondialisation néolibérale à des individus isolés et atomisés ?
En face de nous, le Parti Socialiste et l'UMP ne se posent pas les questions qui animent les collectifs unitaires qui se sont réunis à Saint-Denis dimanche dernier. Leurs campagnes d'adhésion leur ont permis de dépasser les 200 000 adhérents.
Malgré toutes leurs qualités, José Bové, Clémentine Autain et Yves Salesse incarneraient une candidature de rassemblement antilibéral "anti-partis" qui affaiblirait le Parti Communiste et la gauche.
En réalité, loin de faire fuir les citoyens, les partis politiques peuvent rassembler.
Le Parti Communiste, avec ses 130 000 adhérents, peut incarner l'alternative, à condition qu'il se débarrasse de ses complexes libertaires qui l'entravent aujourd'hui.