Certains grévistes s’étaient regroupés à l’appel de la CGT devant les portes de cette usine de Seine-Maritime qui emploie 3 700 salariés. « Sarkozy, t’es foutu les Renault sont dans le rue », ont scandé les manifestants, au nombre de 300 environ, qui ont allumé un feu de pneus et lancé des pétards. A l’intérieur de l’usine, des salariés CGT, qui voulaient approcher de la salle où le président Nicolas Sarkozy devait être reçu, ont été repoussés par la police et maintenus à distance.
« C’est la première fois en trente-huit ans que la police rentre dans l’usine », s’est indigné Lionel Lepage, élu CGT au CE. « Les salariés perdent 300 à 400 euros par mois à cause des journées de chômage partiel, ils manifestent juste leur mécontentement ».
Cette colère des ouvriers de Renault s’explique aisément : au premier semestre 2008, le chiffre d’affaire du groupe Renault-Nissan est en hausse à 21 milliard d’euros (+2,3%) ainsi que le nombre de véhicules vendus (+4,3%), pourtant les salariés continuent de payer les choix stratégiques du groupe, qui a annoncé en juin un plan de 4 000 départs volontaires.
En période de crise économique, le Président de la République perd un pari osé : répéter la mise en scène usée du président proche des travailleurs tout en justifiant la logique du tout argent, du tout pour les actionnaires.
Le Parti communiste français apporte son soutien aux salariés du groupe Renault-Nissan. Seul le maintien des emplois, les hausses de salaires, sont incontournables pour répondre à la crise. Le Parti communiste engage la direction de Renault à écouter les premiers intéressés dans le développement de l’entreprise : les syndicats et salariés qui demandent de ne pas attendre 2012 pour diversifier la production à Sandouville.